Cette
fois nous étions huit, ce qui change un peu de nos
petits groupes. Mais pour le reste, on ne change pas une
formule qui gagne: |
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Nous atterrissons à Catania peu après
midi le mercredi 5/4 2000 sous une température
supérieure à 20°. Par chance, nous trouvons à louer
une grosse voiture pour nous caser tous avec les bagages,
et nous voilà partis pour Nicolosi, où nous arrivons
vers 15h00.
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Nous attendons
l'ouverture de l'AJ (à 16h00) et du grand-magasin en
face de celle-ci, et que faire sinon manger un bout de
pizza ou une portion de pâtes? |
Au
détour d'une ruelle ou d'une autre, nous observons avec
anxiété le sommet couvert de l'Etna: Va-t-il nous
attendre? A-t-il déjà explosé? La neige présente au
sommet laisse supposer que non...
Dès l'ouverture, nous nous installons
pour une nuit dans l'AJ, puis nous nous apprêtons à
faire les courses (antipasti siciliani...) pour manger
là haut. Zut, les grands magasins sont fermés le
mercredi après-midi. Il faudra faire les courses le
matin avant de partir.
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Après une
nuit que l'on sait meilleure que celle(s) qui nous
attend(ent), nous prenons notre petit-déj dans
l'excellente pâtisserie "Fratelli Vitale",
passons en vitesse au grand magasin Conad et
puis... à l'assaut. |
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A Sapienza,
tout va bien, le sommet semble se dégager, les
téléphériques fonctionnent et les touristes ne sont
pas trop nombreux... Nous essayons de discuter le billet
aller-simple qu'on veut absolument nous donner en
aller-retour pour la partie terminale car on ne peut y
rester que 10 min! Mais rien n'y fait, et on paiera l'A/R
pour le bus 4x4. |
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Avec tout
cela, on arrive au sommet vers 11h00, alors que des
bouffées de fumée brune s'échappent du sud-est. Quel
timing! |
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On grimpe
rapidement les quelques mètres qui nous séparent du
Torre del Filosofo. En effet, depuis les récentes
coulées de lave qui ont atteint le bord nord-ouest du
bâtiment et détruit la cabane des guides, les bus
s'arrêtent un peu plus bas. Les guides hurlent aux
touristes de vite rejoindre les bus. C'est qu'ils ne
veulent prendre aucun risque : il y a deux mois, des
cailloux sont retombés jusqu'ici. |
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Nous nous
esquivons par l'autre côté du bâtiment, et là nous
sommes aux premières loges, parmi les coulées de lave,
les cristaux de glace et sous un magnifique ciel bleu,
pour observer le développement de l'éruption. Celle-ci
suit en tout point le schéma maintenant répété depuis
plus de deux mois par intervalles de quelque jours. |
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Des explosions
de type strombolien projettent des bombes et de la roche
pulvérisée, à un rythme de plus en plus soutenu, pour
devenir quasi-continu en moins d'un quart d'heure. Le
fort vent d'ouest pousse la colonne de feu vers notre
droite et le grand panache gris et noir déverse ses
cendres en direction de la Valle del Bove. Le bruit
continu d'un puissant réacteur accompagne cette fontaine
de lave qui monte à plus d'une centaine de mètres
pendant un autre quart d'heure. |
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Par pulsations
progressives, la hauteur de la fontaine augmente et se
perd dans le panache qui le surmonte. Mais on peut
apercevoir des bombes très haut, probablement à deux
fois la hauteur du cône, soit à peu près trois cent
mètres. Le cône commence à fumer sous les retombées
de lave. La neige et la glace qui recouvraient le flanc
ouest disparaissent. |
Les trois photos ci-dessus n'ont pas été prises avec
l'appareil digital. Durant le paroxysme, je suis passé
à l'appareil traditionnel argentique.Vous pouvez cliquer
dessus pour les voir agrandies.
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Trois
quart-d'heures après le début de l'activité, les jets
se font plus irréguliers, et sont parfois orientés vers
l'ouest, projetant des bombes jusque sur le flanc de la
Bocca Nuova. Tout le cône est maintenant recouvert de
nuées brunes, peut-être créées par pulvérisation des
retombées précédentes sous l'impact des bombes. Le
vent faiblit un peu, et la fumée au niveau du cône
augmente. |
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La fontaine
diminue et devient irrégulière. Les panaches
accompagnant celle-ci redeviennent plus bruns que gris.
Nous avançons un peu pour nous installer sur des zones
tièdes des précédentes coulées, d'ou nous observons
les dernières explosions. |
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Voilà,
c'est fini, nous sommes jeudi 6/4/00 et il est 13h05.
Durée totale: une heure... on a quand même eu de la
chance... |